Le diagnostic territorial

Un diagnostic régional a été réalisé afin de guider les membres du Comité de Pilotage régional du PRST dans le choix des actions à retenir. Il est en partie basé sur une actualisation des données du PRST 3 mais aussi inclut de nouvelles données, notamment sur les RPS suite aux périodes de confinement.

Ces éléments factuels sont le fruit d’une réunion des informations disponibles par l’ensemble des partenaires du plan qui se sont mobilisés de façon coordonnée dans le cadre d’une gouvernance fixée lors des premiers Comités de Pilotage. Il prend en compte la volonté partagée des partenaires sociaux et organismes de prévention de mettre l’accent sur la prévention primaire, la prévention des risques prioritaires, la promotion de la qualité de vie au travail et la prévention de l’usure et la désinsertion professionnelle, d’intégrer de nouvelles approches et enjeux, comme la prise en compte des crises, et la nécessité de renforcer les liens entre santé au travail, santé publique et santé environnementale.

La région Grand Est

La démographie évolue : la population des moins de 25 ans baisse et se retrouve sous la moyenne nationale. Il y a une plus forte population dans la tranche 50-54 ans confirmant l’enjeu du maintien dans l’emploi.

Les niveaux de formation 3 (CAP ou BEP) et infra sont plus élevés que pour la France entière, avec des différences selon les classes d‘âge. La part des employés et ouvriers est supérieure au niveau de la France entière.

Les TPE/PME restent majoritaires, comme en France entière, soit une cible forte en matière de prévention.

Le tissu économique industriel est important, varié (industries dans l’agroalimentaire, le machinisme, l’automobile, la chimie et la pharmacie, la production métallurgique et mécanique), inégalement réparti sur le territoire.

Cependant le secteur de l’agriculture est proportionnellement plus représenté dans le Grand Est, notamment par sa production agricole et sa filière bois, tout comme la construction dans les petits établissements.

Par ailleurs, région frontalière, le Grand Est accueille une très forte population de travailleurs détachésplus particulièrement pour les 3 départements frontaliers avec l’Allemagne et le Luxembourg.

Concernant les risques accidents du travail (AT)

En 2019, plus de 80% des accidents surviennent dans les secteurs suivants : le BTP, le travail temporaire, la santé et l’action sociale, le transport, les services et commerces, la métallurgie.

La manutention manuelle est le premier risque à l’origine des accidents du travail (47%). Puis les chutes de hauteur et de plain-pied représentent 28% des principales circonstances d’accidents sur la région. Ces chutes ont lieu dans les entreprises de moins de 50 salariés pour 62,2% des accidents du travail et touchent pour 89% la catégorie des « ouvriers et employés ».

Concernant les maladies professionnelles (MP)

Les troubles musculo-squelettiques au sens large demeurent à l’origine de la majorité des maladies professionnelles reconnues (88% en 2019 en France) ; ces proportions sont transposables en région Grand Est, où les affections péri-articulaires occupent également le 1errang des MP reconnues en représentant 79% de l’ensemble des maladies professionnelles.

Les affections du rachis lombaire et les affections dues à l’amiante complètent là aussi le podium en représentant chacune 6% de l’ensemble des maladies professionnelles.

Les expositions aux produits chimiques et aux cancérogènes chimiques sont proportionnellement plus élevées en Grand Est qu’au national (33% des salariés sont exposés à au moins un produit chimique, 15% en multi-exposition à au moins 3 produits chimiques et 12% sont exposés à au moins un produit chimique cancérogène.

Les risques psychosociaux arrivent en seconde position des maladies à caractère professionnel. L’enquête SUMER 2017 (qui vise à surveiller l’exposition des salariés aux risques professionnels) confirme que les risques psychosociaux sont importants malgré une satisfaction au travail. Le manque de reconnaissance, la qualité des relations au travail et l’organisation fonctionnelle de l’activité représentent majoritairement les signalements.

Concernant la crise sanitaire

L’enquête « TRACOV » a pour objectif de décrire les conséquences de la crise sanitaire sur les conditions de travail, les RPS des actifs et le vécu des personnes sans emploi.

Le travail s’est fortement intensifié pour un salarié sur 3, les conditions de travail se sont considérablement dégradées pour un salarié sur dix et la santé psychique des salariés s’est aggravée avec un risque dépressif. Les télétravailleurs travaillent plus longtemps. Les femmes, les cadres et les professions intermédiaires sont surreprésentés.

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